Où sont passées les sous-culture musicales ?
Grâce à Internet, écouter de la musique n’a jamais été aussi simple. En seulement quelques clics, il est possible d’accéder à des centaines de millions de musiques. Mais quel est l’impact sur les sous-cultures musicales ?
Qu’est ce qu’une sous-culture ?
Une sous-culture, faisant partie d’une contre-culture, est une culture qui se veut différente de la culture dominante, populaire, mainstream. Ce sont majoritairement des mouvements portés par la jeunesse qui s’opposent aux règles établies par les générations précédentes.
Les sous-cultures permettent aux jeunes de se former une identité qui les différencie de leurs pairs. Cela leur permet de montrer publiquement leurs goûts musicaux mais aussi les valeurs avec lesquelles ils résonnent. Cela va passer par les vêtements qu’ils portent, les cercles d’amis qu’ils fréquentent, etc… En grandissant, ces opinions peuvent rester ou non. Cela n’enlèvera rien au fait que la connexion avec un certain style de musique pendant leur adolescence leur a permis de se construire. Par exemple, écouter de la musique rock est une manière d’exprimer son opinion politique antisystème : les paroles sont engagées contrairement à la pop où les sujets abordés sont plus «radio-friendly» et les sonorités sont en opposition avec ce qui est mainstream, conventionnel.
Leurs places dans l’histoire de la musique
Nombreux diront que le punk rock a été la première contre-culture a avoir fait émerger des dizaines de sous-cultures et sous-genres : industrial, hardcore, garage, pop punk, post rock et bien d’autres. Pourtant, les sous-cultures seraient apparues dès les années 1950, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec l’émergence de la tendance Mod en opposition aux rockers.
Le mouvement punk a beaucoup marqué les esprits avec de nombreux groupes pris dans des scandales. Ces affaires pouvaient aller jusqu’à la rupture de contrat avec leur label. C’est le cas des Sex Pistols qui en 1977, fraîchement signés chez A&M, annoncent la future sortie de leur single God Save The Queen. Seulement, lors de la soirée pour cette sortie musicale, le groupe aurait engendré de nombreux dégâts dans les locaux de leur label qui auraient amené à la rupture du contrat et à l’annulation de la sortie de leur single.
Quelques années plus tard, le hip-hop et le rap ont également fait partie de ces contre-cultures naissant du manque d’accès aux outils traditionnels de création et engendrant la naissance de nombreux sous-genres musicaux.
Pourquoi cette disparition ?
Les sous-cultures n’ont pas disparu du jour au lendemain. C’est un processus qui a toujours existé avec la démocratisation de certains genres musicaux mais qui a été accéléré avec l’arrivée d’internet.
Partant d’abord d’une opposition aux normes établies, le punk s’est standardisé avec des groupes qui ont voulu profiter du système capitaliste. Suite à cette marchandisation et popularisation du genre, les partisans de cette contre-culture se sont rattachés à des sous-cultures et sous-genres encore peu connus. La techno, le hip-hop ou encore la house ont également subi cette démocratisation.
Internet a donc précipité ce phénomène en popularisant des genres musicaux extrêmement rapidement, notamment avec la centralisation de la musique sur les plateformes de streaming.
Le futur des sous-cultures musicales
Une des raisons pour lesquelles les contre-cultures et sous-cultures musicales ne sont plus aussi importantes aujourd’hui est la dépolitisation de la musique vers les années 2000 : les paroles ne sont plus aussi engagées et les artistes non plus. La musique est donc devenue plus homogène, moins contestataire. L’opposition qui faisait en sorte qu’une contre-culture existe a donc disparu car chaque genre musical est devenu acceptable.
Les réseaux sociaux ont également joué un rôle important sur cette disparition des sous-cultures. Certaines musiques qui en étaient issues sont devenues virales et donc populaire sur plusieurs plateformes leur enlevant leur caractère distinct.
Les jeunes ne font donc plus partie de ces contre-cultures et cela ne signifie pas qu’ils ne font plus partie de communautés qui partagent les mêmes centres d’intérêts musicaux, de mode ou politique.
Lucie Richard
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